En juillet, entre deux averses, j'ai eu l'occasion de randonner dans les Alpes, plus précisément dans les Aravis. Ce massif proche de celui du Mont-Blanc est très "peuplé". Sous les grandes faces rocheuses qui culminent pour la plupart aux alentours de 2500m, les pâturages s'étendent de col en col, les chalets d'alpage se succèdent et les parcs, fermés par des clôtures électriques, morcellent la montagne.
Marcher dans cet environnement donne lieu à des rencontres pleine d'humanité. Les éleveurs que nous avons croisés lors de nos pérégrinations étaient ouverts et sympathiques. Ils parlaient de leur travail avec passion et avaient plaisir à partager leur savoir.
Ces discussions au milieu des Abondances, des moutons et des chèvres m'ont fait penser à La Dralleuse le livre de Martine Pottier. Autres temps, autres lieux mais l'attachement à la terre, la passion de leur métier qu'exprimaient les fermiers normands du début du XXe siècle se retrouvent chez les éleveurs savoyards un siècle plus tard.
Certes les trayeuses électriques alimentées par des groupes électrogènes ont depuis longtemps remplacé le tabouret et le seau et les chalets sont accessibles rapidement en voiture tout terrain. La communauté a évolué avec son temps et les éleveurs ont leur lot de problèmes contemporains : loups, intempéries, faibles revenus... mais les jeunes semblent prendre la relève avec le même amour du métier.
Espérons qu'il en soit de même en 2114 et que leurs tomes et reblochons ravissent nos palais jusqu'à la nuit des temps.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire