dimanche 13 décembre 2015

Retour en Péyi Guadeloupe

En novembre, Willy Marze est parti présenter son livre en Guadeloupe. Il nous donne ici ses impressions au retour d'un mois de rencontres et de discussions autour de son reportage Au cœur du Péyi Guadeloupe - Enquête sur une identité. 

 Il me fallait revenir. C’était une évidence.  
« Au cœur du Péyi Guadeloupe » devait être présenté aux guadeloupéens pour tenter d’apporter une modeste contribution au débat public. Et il me semble que la population fit, dans son ensemble, un très bon accueil à ce reportage.
La plupart des gens étaient curieux de cette démarche, avec, très souvent, une question en tête : pourquoi avoir voulu parler de nous, guadeloupéens ? Puis cette interrogation : comment sommes-nous perçus par quelqu’un d’extérieur ? Un très grand nombre était surpris par la diversité des sujets traités. Si aucune enquête synthétique et généraliste n’avait été faite auparavant, il y avait visiblement une grande attente.
D’autres personnes avaient déjà lu le livre avant que je ne les rencontre. Celles-ci, et notamment des intellectuels, ont unanimement salué ce travail à la fois pertinent, sérieux et touchant. Comme cette dame troublée qui me glissa une confidence « Moi aussi, j’ai le créole émotionnel ! », en référence aux différents usages quotidiens de cette langue et du français. Quelque part, cette lecture semblait poser des questions qu’ils n’avaient pas encore totalement formulées.

Le ton de la rédaction a interpellé aussi. Beaucoup l’ont qualifié « d’empathique ». L’audace de rédiger « ce qui s’entend souvent mais qui ne s’écrit pas toujours » fut appréciée. A n’en pas douter, je n’étais pas le seul à vouloir « mettre les pieds dans le plat » ! Quelques-uns m’ont demandé s’il allait y avoir un deuxième livre. Les gens ont un besoin de vérité.
Beaucoup m’ont avoué avoir eu une première réaction de méfiance vis-à-vis du regard d’un métropolitain. Ceux qui sont allés au-delà ont dissipé leurs apriori.
Une minorité d’autres sont restés sur leurs idées premières, sans vouloir se confronter à la lecture d’un ouvrage qui, au vu des origines et de la couleur de peau de son auteur, ne pouvait qu’être superficiel ou orienté. Il n’a pas été facile dès lors de faire entendre qu’une telle démarche intellectuelle avait un nom : le racisme. Mais visiblement, chez certains, ce concept demeure sélectif. Dans ce cas, comme bien trop souvent en Guadeloupe, on s’attacha à savoir « qui le dit » plutôt que « ce qui est dit ». J’ai déploré qu’alors, nous n’ayons jamais parlé du fond du sujet, même si paradoxalement, ces oppositions de principe m’ont conforté dans mes choix. Refuser le regard de l’autre et le discrédité parce qu’il n’est pas guadeloupéen, indique qu’en toile de fond, cette question identitaire est bien le cœur du sujet ici.
Après avoir mené ce projet à son terme jusqu'à revenir une nouvelle fois sur place, j’ai le sentiment du travail accompli. Le livre, dorénavant, doit « faire sa vie ». Ce reportage formule certaines questions et propose un regard. C’est maintenant aux guadeloupéens d’y répondre.

 Willy Marze

Quelques retours de lecteurs 

"Ce livre va être d'une grande importance pour la Guadeloupe. Merci de nous avoir si bien écouté, si bien compris, et si bien exposé."
Hector Poullet

« Continu de faire avancer la cause des sans-voix…Je souhaite une bonne diffusion à ton livre qui est remarquable de finesse et d’intelligence.»
Wozan Monza

"Bravo pour ce travail remarquable qui valorise notre belle île."
Henry Joseph

"Son enquête repose notamment sur les réactions, les réflexes et les comportements des habitants de l'île qui pour l'occasion apparaissent comme des consultants avisés, partageant des façons de penser qui éclairent sur la physionomie du pays et ses caractères les plus parlants."
e-karbe

"Ce livre est à recommander à tous ceux que les hasards de la vie amènent un jour en Guadeloupe. (...) Aucun cliché, ni propos à l'emporte-pièce dans son livre, juste une tentative de comprendre "comment ça marche."C'est le regard attentif d'un "métro", q'un passant, qui a envie de saisir l'âme d'un pays."
Perspektives

"C'est un voyage en terre peu connue que nous offre l'auteur."
Le Petit futé 

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