vendredi 14 décembre 2018

Un jour aux courses

Le samedi 8 décembre j'étais invité à dédicacer dans le magasin Auchan de Fontenay-sous-Bois. Une expérience toute nouvelle pour moi.


Vers 10h15, la responsable du rayon librairie m'amène à ma table. Elle est idéalement située dans l'allée qui fait face à l'entrée du magasin. Personne, ou presque, ne peut me rater. J'installe donc mes livres comme j'ai l'habitude de le faire lors des salons à la petite différence près que c'est mon livre qui occupe le devant de la scène. Lorsque tout est terminé, je relève la tête et je prends conscience que des dizaines de personnes vont défiler tout au long de la journée. Une sensation étrange me saisit. Cette fois-ci je ne me cache plus derrière des livres écrits par d'autres auteurs mais je suis debout à côté d'une affiche avec mon nom et la couverture de Pagayons moussaillons ! C'est un peu intimidant. Comment se tenir ? Etre avenant. Ah oui ! Mais c'est comment être avenant ? Comment paraître naturel tout en sachant que les gens qui vont passer ne viennent pas du tout pour moi. Combien penseront : "qu'est-ce qu'il doit s'enquiquiner ?" ou encore " ah ! un écrivain de supermarché !"
Je fais abstraction de tout ça et m'assois à côté de Michele Obama et Johnny Halliday. Manifestement le second est plus vendeur que la première. Très vite les premiers "bonjour" me mettent dans le bain et me glissent dans mon rôle. 
Vers 10h45, c'est le rush. L'allée est envahie sur toute sa largeur par une foule de caddies fébriles. Cela ne durera pas très longtemps et le rythme redeviendra assez vite plus serein. En attendant j'ai accueilli ma première acheteuse. Elle s'est arrêtée, a regardé l'affiche, la couverture du livre et sans rien demander de plus qu'une dédicace et reparti avec le livre. C'est un peu étrange mais pourquoi pas.
Après une courte pause déjeuner, je reviens obnubilé par l'idée de rencontrer des gens que je connais. J'habite la ville voisine, il est impossible que je ne croise pas un voisin ou un copain. Alors je guette. Debout pour voir plus loin. Eh bien oui, j'en verrai mais paradoxalement pas du tout ceux auxquels je pensais.
Dans mon dos, j'entends s’égrener les promotions flashes : 50% sur le papier toilette, 60 sur la vaisselle... De mon côté j’égrènerai quelques ventes dont 3 ont un peu plus retenu mon attention. 
Tout d'abord un jeune couple dont l'homme finalise un récit sur son "Saint-Jacques". Peut-être un futur auteur Globophile. Ensuite une maman qui trouve le livre adapté au perfectionnement de la lecture pour sa fille. La jeune demoiselle le lira à sa mère en essayant de bien respecter la ponctuation.  Cela fait plaisir de savoir que son livre sert aussi de tremplin vers la lecture. Et pour conclure, une autre maman achète le livre pour son fils qui est, paraît-il, une graine d'aventurier. Cela se confirme : un soupçon de reproche dans la voix, il regrette de passer toutes ses vacances à l'hôtel. C'est un des objectifs de la collection Escapades, donner envie aux gens de partir vivre des petites aventures à leur mesure. J'espère que les vœux de ce jeune garçon seront comblés et qu'il partira bientôt découvrir le monde.
A part le petit courant d'air frais qui n'a pas arrêté de souffler sur mes genoux, ce fut une journée sympathique et intéressante. Et puis si je suis, en général, assez critique sur les grandes surfaces, où les éditions Globophile pourraient aller à la rencontre de tant de gens ? En librairie ? J'aimerais bien mais sur Paris, il n'y a guère que la Lucarne des écrivains et la librairie Ulysse qui reçoivent régulièrement nos auteurs. Je remercie donc toute l'équipe du rayon librairie pour leur accueil et leur gentillesse. Par la même occasion je remercie aussi mes voisines, les vendeuses de chocolat avec leurs boites de dégustation.




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