mercredi 17 mars 2021

Christiane Mordelet, la prof que nous rêvions tous d'avoir

Il est des parcours qui impressionnent, des individus qui vous inspirent. 

Il était une fois une prof de physique. Comme début d’histoire, ce n’est pas très excitant mais l’émission qui était consacrée à Christiane Mordelet nous a fait vite oublier les bouchons de ce pénible samedi après-midi de retour de vacances. Nous étions tout ouïe, captivés, impressionnés. 

Pendant des années, durant sa carrière au sein de l’Education nationale, Christiane Mordelet a emmené ses élèves au Zaïre, au Groenland, en Mongolie, au Népal, en Inde… Quand je pense que j’étais déjà bien content d’avoir été à Londres et Barcelone ! Certains de ces lycéens ont eu le privilège de dialoguer avec des personnages hors du commun comme le Dalaï Lama, d’autres ont failli rencontrer Indira Gandhi. Elle a été malheureusement assassinée 2 heures avant l’heure du rendez-vous. Comme si ce n’était pas déjà pas assez, cette femme passionnée n’a jamais oublié de joindre l’utile à l’agréable en installant ici des réfrigérateurs solaires, là des cuiseurs solaires. Et ses cours de physique étaient adaptés à la situation et au lieu : le Nord magnétique au Groenland, l'analyse des fumerolles sur l'Etna...

Ce qui est regrettable dans son parcours c’est que toute cette énergie, et j’imagine qu’il en fallait pas mal pour trouver les financements à ces voyages, n’ait pas été reconnu et encouragé par l’Education nationale. Ses supérieurs n’attendaient, finalement, qu’une chose : la mettre à la retraite au plus vite. J’imagine ces beaux messieurs-dames transpirants derrière leurs bureaux à l’idée qu’un accident ne se produise. Alors que cet accident peut se produire n’importe où, à Londres ou même à Paris. Je suis persuadé que la connaissance de l’autre est un enrichissement culturel et moral. Quel bien fou a-t-elle dû offrir à ces jeunes ? Quelle ouverture d’esprit ont-ils gagné lors de ces échanges ? Christiane Mordelet était la prof que nous rêvions tous d’avoir et il est heureux que pour une génération d'élèves cela ait été une réalité. Mais à 60 ans, pas une seconde de plus, même pas le droit de finir l’année scolaire, le rectorat s’est débarrassé de ce personnage encombrant qui lui faisait de l’ombre.

Aujourd’hui à 73 ans, elle est réalisatrice de films documentaires. Elle vit la moitié de l’année au Ladakh et s’occupe aussi de l’association Tisser la paix dont le but est de lutter pour l'amélioration de la vie des peuples nomades de Mongolie et pour les peuples du Ladakh.

Si jamais, elle avait le temps, un jour, d’écrire un livre, les éditions Globophile seraient ravies de l’éditer. Mais si c'est quelqu’un d’autre qui le fait, je serais le premier à aller leur acheter.

Je vous invite donc à écouter le podcast de l’émission Le temps d’un bivouac de Daniel Fiévet sur France inter.

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