Comme un cri : retour des spectateurs

 En attendant de vous annoncer des dates pour de nouvelles représentations, Amélie Armao et son équipe y travaillent, je vous livre les commentaires qu'elle a reçu après celles de Vincennes à l'espace Daniel Sorano les 19 et 20 avril dernier. 

« J'ai trouvé votre spectacle très réussi : un scénario intéressant, une belle lumière et une bande son réussie. Le comédien jouait bien, l'ensemble prenait aux tripes. J'ai  été captivé, et n'ai pas vu le temps passer. »

 « C'est toujours très troublant de se laisser embarquer par une histoire qui est très loin de nous. Le théâtre a cela de magique. Il nous fait voyager et ouvre notre imaginaire. Saluons donc le travail d'Amélie pour sa mise en scène très épurée qui permet à la magie du théâtre de s'exprimer. La scénographie minimaliste, la musique, personnage à part entière, joliment orchestrée par Jean-Nicolas, la poésie qui se dégage de l'interprétation de Jean-Christian ainsi que la subtilité de la lumière embarquent le spectateur. Le spectacle "Comme un cri" nous bouleverse aussi par le contenu du texte, très puissant. Même si le spectateur sait que l'histoire s'achemine vers une issue fatale, où tout espoir est perdu, où tout retour à la vie quotidienne est vain, il se prend à rêver qu'une vie au-delà est possible. Il se questionne aussi sur son humanité, sur son statut d'homme charitable et altruiste face à une nature capable de tout écraser sur son passage. »

« J ai trouvé ça très sensible, la musique vient planter le décor au début quand le comédien est dans le récit, et ensuite il se laisse traverser par le texte et le vit à 100%, l’émotion nous atteint directement.
 Les gens doivent être au courant de cette histoire, ils doivent voir ce spectacle qui remplit la première fonction du théâtre : 
Dénoncer les injustices, mettre en lumière de moments de vie, passer au microscope des histoires de vie..
. La lumière est épurée et en même temps avec un vrai parti pris, très subtil..
. On voyage et on a envie de combattre les injustices en sortant de la salle.

Jean Christian voit les images, nous les projette, et nous emmène complètement avec lui de par la précision et le sens du détail de l’auteur. 
Le choix de diffuser des bouts d’interview des rescapés nous ramène directement à la réalité, et nous pose la question de l’après.
 Que sont ils devenus ? Comment vit-on après un tel cauchemar ? Y a-t-il une issue pour eux ? Sont ils condamnés ? »

« Ca a été un moment poignant, bien sûr de par le drame qui est relaté, mais grâce aussi à la mise en scène proposée. L'association subtile du récit du comédien, des lumières, de la musique et des bandes son authentiques, nous embarque entièrement. Personnellement, j'ai eu l'impression de me retrouver au cœur de l’événement. D'où un moment fort en émotions, et puis le renvoi à nous mêmes : qu'aurions nous fait nous ? Comment aurait-on agi dans ces circonstances ? Une confrontation virtuelle à nos propres limites, autrement dit aux limites et aux forces de l'être humain. »

« Une belle interprétation, humble et sensible qui laisse toute la place au tragique de la réalité. Un moment digne et sans pathos, servi par la lumière la mise en scène et le comédien. »

"Récit poignant porté par une mise en scène et une bande son toutes deux remarquables."

« J'ai beaucoup aimé la démarche comme si Jean-Christian se déplaçait sur les airs. Plus ! elle m' a fascinée. J'ai aimé la façon dont son visage était caché et qui accentuait la démarche. Bien sûr je connaissais déjà le thème. Pour moi ça a été vraiment un témoignage. A la fin c'était relater des faits mais pas violents. J'ai apprécié. »

«D'abord, je me sens apaisée. Oui ! C'est un peu étonnant comme terme mais malgré l'horreur du propos, on m'a pris pour une spectatrice intelligente et il n'y a pas de sensationnalisme. Le physique du comédien, sa démarche, son débit de parole, la "danse de ses pas" sur le plateau... tout m'a incitée à l'écouter et je suis entrée et restée accrochée en confiance à ses mots, à son pouvoir de conteur. Je me sens lucide face à cet événement que je ne connaissais pas. J'ai aussi aimé tous les lieux qu'il a évoqué qui me restent en mémoire aujourd'hui comme si ce plateau nu autorisait cela : le voyage. J'ai vu le port, la cabine, la main qui tire sur sa jambe, la carcasse du bateau sur l'eau.

Enfin, alors que tout cela était en même temps très pudique et très puissant, j'étais bouleversée. C'est une dénonciation claire, nette, sans compromis. Je vais m'intéresser à cet auteur, à son univers.»