Voici un premier extrait du livre de Willy Marze, Au cœur du Péyi Guadeloupe - Enquête d'une identité.
A ces mots, je fais soudain la connexion...
— Attendez… Vous êtes en train de me
dire que, lorsque je vais sur n'importe quel marché et que je vois
des dizaines de sacs d'épices sur des dizaines d'étals, aucun d'entre eux ne vient d'ici. C'est bien ça ?
— Tout
dépend de ce que vous entendez par là, il ne faut pas tout confondre,
prétexte-t-elle pour se dérober. Il y a les épices qui ne sont pas originaires
des Caraïbes mais qui y poussent très bien… Et puis, il y a les autres...
Elle penche alors la tête en avant d'un geste incommodé en étirant un brin de raphia avec insistance et
consent à dire :
— Quand on dit qu'il y a de la cannelle ou du girofle
en Guadeloupe, oui c'est vrai, j'en trouve… Mais en petites
quantités. Impossible de faire cinq marchés par semaine avec ça.
— Vous
voulez me faire comprendre que… la quasi-totalité des épices des marchés de
Guadeloupe sont importées, n'est-ce pas ?
Son regard cherche soudain quelqu'un au-dessus de mon épaule. Ses
mains arrangent rapidement des sachets de confiseries. Ses muscles se
redressent alors dans une humeur nouvelle. Une colère froide stagne dans son
regard. Elle sourit par conviction, contourne son stand et s'approche jusqu'au contact de nos épaules.
— Continuez
vos investigations. Trouvez les producteurs. S'il n'y
en a pas, le principal importateur est sur le port de Pointe-à-Pitre.
Rendez-vous la semaine prochaine pour un deuxième extrait.
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