A l'occasion de la sortie de son livre Au cœur du Péyi Guadeloupe - Enquête sur une identité nous vous proposons une interview de Willy Marze.
- Tu connaissais la Guadeloupe avant ce reportage ?
Oui, comme tout le monde mais je ne m’étais jamais réellement penché sur le sujet. J’avais suivi les événements de 2009 dans les médias et je me souviens m’être dit que le sujet mériterait un traitement plus conséquent qu’un simple fil actualités. C’est en 2011, lorsque j’ai rencontré Emmanuel Brisson en Éthiopie que j’ai eu envie d’enquêter.
- Combien de temps as-tu passé sur place ?
Au départ, je pensais rester deux mois. Mais je me suis vite aperçu qu’il me faudrait plus de temps pour traiter ce sujet comme je voulais. Et je suis resté quatre mois de plus.
- Tu avais une idée précise de qui tu devais rencontrer ? Des sujets que tu voulais traiter ? Où cela s’est dessiné au fur et à mesure ?
Il y a des personnalités incontournables en Guadeloupe que je voulais rencontrer. Mais je tenais à avoir la même approche sur ce sujet que lors de mes précédents voyages et arriver sans idées préconçues. C’est donc durant mon immersion dans la vie guadeloupéenne que les angles se sont affinés. Quant aux rencontres, il y a une part de d’imprévus comme dans n’importe quel voyage !
- Qu’est-ce qui t’as le plus marqué en arrivant ?
Déjà, le très bon accueil que les gens m’ont réservé. Il y a une forme de simplicité et de générosité dans les contacts humains que j’apprécie. D’autant que ceci va à l’encontre de ce que j’entends régulièrement en métropole.
Puis, très rapidement, il était évident pour moi que la Guadeloupe n’était pas un département comme ceux de métropole et que l’on ne pouvait pas faire de simples copier-coller. J’ai donc creusé en ce sens afin de comprendre leur sensibilité.
Oui, comme tout le monde mais je ne m’étais jamais réellement penché sur le sujet. J’avais suivi les événements de 2009 dans les médias et je me souviens m’être dit que le sujet mériterait un traitement plus conséquent qu’un simple fil actualités. C’est en 2011, lorsque j’ai rencontré Emmanuel Brisson en Éthiopie que j’ai eu envie d’enquêter.
- Combien de temps as-tu passé sur place ?
Au départ, je pensais rester deux mois. Mais je me suis vite aperçu qu’il me faudrait plus de temps pour traiter ce sujet comme je voulais. Et je suis resté quatre mois de plus.
- Tu avais une idée précise de qui tu devais rencontrer ? Des sujets que tu voulais traiter ? Où cela s’est dessiné au fur et à mesure ?
Il y a des personnalités incontournables en Guadeloupe que je voulais rencontrer. Mais je tenais à avoir la même approche sur ce sujet que lors de mes précédents voyages et arriver sans idées préconçues. C’est donc durant mon immersion dans la vie guadeloupéenne que les angles se sont affinés. Quant aux rencontres, il y a une part de d’imprévus comme dans n’importe quel voyage !
- Qu’est-ce qui t’as le plus marqué en arrivant ?
Déjà, le très bon accueil que les gens m’ont réservé. Il y a une forme de simplicité et de générosité dans les contacts humains que j’apprécie. D’autant que ceci va à l’encontre de ce que j’entends régulièrement en métropole.
Puis, très rapidement, il était évident pour moi que la Guadeloupe n’était pas un département comme ceux de métropole et que l’on ne pouvait pas faire de simples copier-coller. J’ai donc creusé en ce sens afin de comprendre leur sensibilité.
- Qu’est-ce qui t’as le plus marqué en partant ?
L’immobilisme général. La plupart des problèmes sont identifiés depuis longtemps mais rien ne change vraiment. Les mêmes solutions sont encore utilisées alors qu’elles ont prouvé leurs inefficacités. La situation est sclérosée alors que les Guadeloupéens méritent mieux. Il est temps de changer la donne !
- Qu’est-ce qui fut le plus dur dans l’écriture de ce livre ?
De devoir choisir les thèmes que je n’aurais pas la place de développer. Un tel livre ne peut pas être exhaustif mais il y a tant de choses importantes qui méritent notre attention qu’il fut difficile de hiérarchiser les sujets.
- A qui s’adresse ce livre ?
Aux Guadeloupéens en premier lieu. Et je crois que s’intéresser sincèrement aux habitants de cette ile tout en ayant un regard extérieur peut apporter quelque chose. Mais il s’adresse aussi aux Français qui veulent connaître la Guadeloupe au-delà des faits divers. Car les métropolitains connaissent peu ce département finalement alors qu’il y a toute une culture à découvrir et une perception à comprendre.
- Est-ce que la Guadeloupe est un sujet qui intéresse les Guadeloupéens ?
Je pense que oui. Les thèmes de société animent les discussions au quotidien. Les gens sont très politisés. Mais il y a aussi un côté très passionnel sur ces questions-là qui empêche, dans une certaine mesure, d’aborder certaines réflexions plus vastes. Car on ne peut segmenter les différents problèmes. La réflexion doit être globale et cohérente.
- Que penses–tu que ton livre va amener au débat qui n’ait pas été déjà dit ?
L’idée n’est pas d’amener nécessairement un nouveau débat mais plutôt de le recentrer sur les questions d’importances. Ce livre aborde plusieurs thématiques afin d’avoir une vision d’ensemble de la Guadeloupe d’aujourd’hui. Il me semblait par exemple essentiel d’aborder la question de la langue créole. Notamment dans l’enseignement car l’éducation est toujours un parti pris pour l’avenir.
Mais au-delà, il y avait un double impératif dans ma démarche : replacer le peuple au centre des préoccupations et traiter des sujets de fond afin de mettre le doigt sur ce qui me paraît essentiel. Cette façon de procéder m’a permis de donner la parole à des gens dont le discours est intéressant sans pour autant avoir de tribune. Il n’y a pas de solutions dans ce livre mais je crois qu’il y a matière à réfléchir en le lisant.
- Pourquoi était-il plus intéressant, plus important d’écrire ce livre sur la Guadeloupe que sur la Martinique ou la Réunion par exemple ?
La question ne s’est pas posée de cette manière. Le mouvement social de 2009 est né en Guadeloupe et je voulais appréhender ce phénomène dans toute sa complexité et avec du recul. Mais, il me semble tout aussi intéressant de parler des iles que tu as citées, de Mayotte ou de la Nouvelle-Calédonie. Pour un prochain livre !
- As-tu des regrets, des gens que tu aurais voulu interviewer, des sujets que tu n’as pas pu traiter ?
J’ai pu rencontrer tous les gens auxquels je me suis intéressé mise à part certaines personnalités politiques. Ce qui n’a pas eu réellement d’influence sur le contenu du livre. Par contre, j’aurais voulu approfondir beaucoup d’autres sujets : les conséquences de la pollution au chlordécone ou le ramassage et traitement des déchets…
- Qu’est-ce que t’as apporté ce reportage ?
Un autre regard sur ce que veut dire « être français ». Il n’y a pas qu’une seule façon de s’approprier cette identité. Et je trouve qu’il y a là, une fantastique thématique d’exploration qui va bien au-delà de la Guadeloupe. La France est un pays avec une symbolique forte. C’est pour cela que nous nous devons d’être critiques et exigeants.
- Tu as fait un état des lieux sans concession, certains chapitres sont pessimistes d’autres pleins d’espoir. Ta vision du futur de la Guadeloupe se situe où ?
Il y a de l’espoir pour la Guadeloupe, j’en suis persuadé. Regarder les problèmes en face n’est peut-être pas agréable. Mais éviter la question serait bien pire encore. Il serait donc plus question de réalisme que de pessimisme. Et il y a beaucoup de personnes et d’organisations qui portent cette espérance-là. Les gens cherchent des réponses. La Guadeloupe pourrait même ouvrir de nouvelles voies.
C’est un petit territoire avec autant d’habitants qu’une ville moyenne de métropole. Techniquement, il est donc plus facile de changer les choses qu’à l’échelle nationale.
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