mercredi 27 mars 2013

Salon du livre de Paris

Comme tous les ans ma visite au salon du livre de Paris me mène vers des pensées contradictoires. Tout d'abord il y a cette masse de livres, toutes ces couvertures serrées les unes contre les autres, essayant de se faire remarquer du lecteur. Autant de livres, autant d'auteurs. Les éditions globophile sont trop petites encore pour participer à cette fête du livre mais si nous y étions, comment pourrions-nous faire pour nous démarquer de tous les autres éditeurs ? Le visiteur passe en revue une telle profusion d'ouvrages si différents qu'il faut quand même beaucoup de chance pour qu'il passe devant votre stand sans être distrait par l'éditeur d'en face, l'interview que l'on entend au loin, le monsieur qui vient de le bousculer ou les jambes de sa femme. (Ou le contraire). Passé ces embûches, il faut encore que vos couvertures attirent son regard et qu'il ait la curiosité de s'intéresser à vos livres. Au final pourquoi les achéterait-il ? Il ne vous connait pas. Ce serait tellement plus rassurant d'aller faire la queue pour obtenir la dédicace d'une célébrité. On ne peut que remercier le lecteur courageux qui aura eu l'audace de miser sur vous. Et quand on pense au coût du stand, il en faut beaucoup de ces aventuriers de la lecture. Chaque année j'endosse le rôle d'acheteur en quête d'originalité pour ramener un ouvrage qui plaise à ma femme. Quand le crédit est limité et que vous ne pouvez pas vous permettre d'acheter 10 livres pour avoir une chance d'en avoir un qui plaise, c'est une bonne part de hasard qui fait le choix. Pour tout vous dire le mien s'est arrêté sur un livre de Francis Malka, un auteur québécois, qui était seul à son pupitre de dédicace, tout fraichement arrivé de Montréal. Pourquoi plus celui-ci qu'un autre ? Certainement l'accent et une trame narrative originale. Reste à le lire, je vous dirais ce que j'en pense.
Après avoir médité sur la difficulté du métier d'éditeur, il me vient un autre sentiment, celui d'être fier de faire ce métier. Je pense à mes livres, je ne sais pas qu'elles auraient leurs destinés si je ne les avais pas croisés. Mais je sais qu'ils mériteraient d'être là eux aussi. Leurs auteurs ont du talent et j'espère que lors des prochaines éditions ils seront en dédicace sur un stand Globophile. Nous avons maintenant 2 ans d'existence, nous grandissons doucement mais nous avons fait du bon boulot et nous sommes fiers de nos livres et de nos auteurs. Un grand merci à Martine Pottier, Claude Millot et Patrice Auvray. Nous sommes sur la bonne route.

Laurent

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